vendredi 18 novembre 2011

Hautes-Alpes - Les systèmes d'élevage du Buëch face à l'arrivée de loups


La Chambre d'Agriculture des Hautes-Alpes et le CERPAM ont co-encadré une étude réalisée par une stagiaire, sur les systèmes d'élevage de la vallée du Buëch face à l'arrivée de loups, afin d'évaluer les risques, les contraintes et les capacités d'adaptation de ces systèmes. L’étude, s'est déroulée au cours du printemps et de l'été auprès de 26 éleveurs de 56 communes du Sud-Ouest du département. Cette zone de moyenne montagne, regroupe 130 éleveurs ovins allaitants. Le contexte de prédation est encore peu marqué, mais la pression est en augmentation croissante. Avec deux meutes constituées en limite de la zone d'étude, ainsi que d'autres encerclant la vallée, l'implantation définitive se profile vu la configuration du territoire : très boisé, faiblement urbanisé, riche en gibier...

Toutes les exploitations enquêtées sont vulnérables au risque d’attaques de loups, en particulier dans les parcs de pâturage boisés sans présence humaine. La sensibilité des exploitations à l’arrivée des loups dépend aussi de l'importance de l'atelier ovin, du nombre d'agnelages, de l'importance de l'allotement, de la part des parcours utilisés et du temps d'utilisation de ces derniers. Dans les élevages déjà touchées par les attaques, les éleveurs ont mis, ou tenté de mettre en place, des moyens de protection du troupeau. Les conséquences sont directes avec augmentation de la charge de travail, impact zootechnique, modification même de la structuration de l'exploitation, charge financière supplémentaire (non compensée en totalité) et conséquences psychologiques. Les stratégies envisagées sont diverses et portent essentiellement sur l'abandon de l'atelier ovin (notamment quand il ne représente pas le revenu principal), le repli pastoral afin de diminuer le risque d'exposition à la prédation, la mise en place des moyens de protection en utilisant le droit au tir d'effarouchement et/ou de prélèvement… Cependant, ces changements ont des limites. Face à ces différentes stratégies, certaines actions semblent irréalisables à la vue des systèmes en place, ou avec des conséquences structurelles et zootechniques importantes notamment pour les systèmes spécialisés dans une zone fortement boisée.

Pour en savoir plus : svieux@cerpam.fr