vendredi 4 octobre 2013

National : vers des mesures agroenvironnementales et climatiques (« MAEC ») pour les «systèmes herbagers et pastoraux » ?



Un groupe de travail a été initié par le BATA (Bureau des Actions Territoriales et Agroenvironnementales du MAAF) au printemps 2011 pour participer à l’élaboration des futures MAEC qui s’appliqueront dans le nouveau programme de développement rural. Outre les MAEC territoriales qui devraient continuer de s’appliquer sur les territoires à enjeux nationaux forts comme Natura 2000 ou les continuités écologiques (c’est-à-dire les corridors et les réservoirs de biodiversité de la Trame Verte et Bleue ou « TVB »), voire sur les périmètres DFCI en région méditerranéenne, s’est posée la question de l'opportunité et de la faisabilité de mesures agroenvironnementales dites « systèmes », à l’instar de la MAE « systèmes fourragers économes en intrants » du précédent dispositif MAE 2007-2013. Cette réflexion s’inscrit en parallèle de la  disparition programmée de la PHAE individuelle (s’adressant aux exploitations) et collective (s’adressant aux entités pastorales collectives comme les groupements pastoraux), ainsi que du projet de revalorisation de l’ICHN pour les élevages situés en zones de montagne.
L’idée d’une MAEC « systèmes herbagers et pastoraux » s’est construite progressivement, son objet portant sur un « soutien » aux systèmes herbagers peu intensifs et /ou aux systèmes à composante pastorale,  reconnaissant et encourageant leurs qualités environnementales. Les débats au sein du groupe de travail portent à la fois :
- sur des critères d’éligibilité relevant du niveau « système d’élevage », comme un taux de spécialisation herbagère ou pastorale minimum, un ratio minimum de surfaces qualifiées de « cibles » (les surfaces pastorales ou les prairies permanentes peu intensives), un critère de chargement animal extensif, ou encore un nombre minimum d’animaux ;
-    sur des critères d’engagements de pratiques à l’échelle du système ou des seules surfaces-cible, ou des engagements de résultats sur ces surfaces-cibles (cette option se rapprochant des MAE territoriales à obligations de résultats qui existent déjà), ou encore des engagements de maintien minimum de contribution des surfaces cibles dans l’alimentation du troupeau, ou concernant les niveaux de fertilisation et de traitements phytosanitaires...
L’ensemble de ces questions est évalué sur les aspects  méthodologiques, « d’adaptabilité » à des contextes variés,  de faisabilité des critères et des cahiers des charges, mais également de modalités de réalisation des contrôles. Une des difficultés réside notamment dans le choix du niveau d’engagement qui sera retenu sur les surfaces cibles, en adéquation avec des engagements plus exigeants préexistants ou à venir, et qui relèvent des MAET plus ciblées sur les territoires à enjeux forts. La mise en œuvre de la MAEC « systèmes herbagers et pastoraux » est  raisonnée en parallèle de la disparition de la PHAE. Si les élevages de montagne devraient bénéficier de la compensation qu’apportera la revalorisation de l’ICHN, une MAEC destinée aux élevages pastoraux  ou herbagers très extensifs hors zones de montagne apparait d’autant plus nécessaire. Dans la même perspective, une réflexion est engagée pour l’élaboration d’une MAEC dédiée aux entités pastorales collectives (comme les groupements pastoraux), tout autant indispensable.

Pour en savoir plus : mdimanche@cerpam.fr