lundi 19 mai 2014

Hautes-Alpes : l’enjeu du tourisme sur l’élevage pastoral dans le Queyras



Dans le cadre de l’enquête pastorale, les réunions avec les éleveurs au sujet du recensement des surfaces pâturées, ont permis de soulever différentes dynamiques caractéristiques du Queyras. En particulier, la question du tourisme et de son impact sur l’activité de l’élevage, positif et négatif, est ressortie avec force. La pression du foncier sur les prés de fauche se fait de plus en plus sentir dans la vallée. Le tourisme influence largement la politique foncière locale. De ce fait cela diminue les ressources fourragères des éleveurs et par conséquent  leur autonomie de fonctionnement. Néanmoins, nombreux sont les éleveurs pluriactifs travaillant en station l’hiver. Pour la majorité, sans ce travail ils ne pourraient assurer un revenu nécessaire. Ils se rejoignent pour reconnaître la nécessité du tourisme, tout en souhaitant un rééquilibrage des logiques d’aménagement.
En effet, le rôle de la politique locale est majeur à ce sujet. Bien que l’activité économique relevant du tourisme soit largement supérieure à celle de l’élevage, elle ne peut être considérée sans la prise en compte du système agropastoral primordial dans le Queyras. Si la gestion du foncier, à travers le Plan Local d’Urbanisme ou le Schéma de Cohérence Territoriale, ne soutient pas suffisamment la conservation des terres agricoles, alors l’activité agro-pastorale, ayant déjà peu de poids face au tourisme s’en verrait d’autant plus fragilisée. Ainsi la nécessité de défendre les effets positifs du pastoralisme sur la qualité des paysages et la biodiversité est d’autant plus importante qu’elles justifient l’attrait touristique pour ces milieux. L’élevage façonne et préserve le patrimoine naturel, véritable richesse de ce territoire, et argument majeur de l’attractivité touristique du massif du Queyras aujourd’hui.
Pour en savoir plus : csoulleys@cerpam.fr