vendredi 25 novembre 2016

Pays méditerranéens : la transhumance en Catalogne et en Provence-Alpes-Côte d’Azur



Le CERPAM a participé au premier Congrès de la Transhumance à Tremp, localité de l’ouest de la Catalogne espagnole. Ce congrès, organisé par la Fondation du Monde Rural et l’Institut pour le Développement et la Promotion des Hautes Pyrénées et de l’Aragon (IDAPA), vise à regrouper les acteurs de la transhumance, à partager les expériences de chacun et à sensibiliser les différents publics sur l’évolution de la transhumance catalane. Des expériences croisées d’éleveurs et de bergers ont été présentées avec la mise en œuvre de systèmes innovants : pâturage de vigne en intersaison (accord avec un domaine viticole) ou dans le cadre de programmes de prévention des incendies.
L’administration a présenté le système européen de reconnaissance des parcours pour l’Espagne déclassant les surfaces boisées et la majorité des surfaces de landes hautes (dès que la hauteur de la végétation dépasse 40 cm). Une évolution qui diminue les aides à l’élevage pastoral et incite les éleveurs au repli sur les meilleures terres. Les écoles de bergers ont présenté le cursus de professionnalisation et les difficultés pour pérenniser ce métier et celui d’éleveur pastoral dans un contexte difficile : 50 000 exploitations agricoles ont disparu en Catalogne en 10 ans, notamment à cause des fortes spéculations foncières agricoles et de la diminution de la mobilité des troupeaux. Le CERPAM a présenté les grands traits de la transhumance dans la Région PACA : près de la moitié des zones pastorales en Provence-Alpes-Côte d’Azur servent d’estive (soit 750 unités pastorales et 375 000 ha), 18000 bovins allaitants et 450 000 ovins transhument dans la région. Autres éléments caractéristiques de nos alpages : 60 % des unités pastorales ovines sont gérées collectivement (Groupements pastoraux) et 85 % sont gardées par des bergers-salariés... et chose inouïe pour les acteurs espagnols : 335 alpages bénéficient d’un héliportage en début de saison d’estive ! 

Pour en savoir plus : acasadella@cerpam.fr

Provence-Alpes-Côte d’Azur : Assemblée générale du CERPAM au Col des Champs (Saint-Martin d’Entraunes, Alpes-Maritimes)



Cette année, ce sont les Alpes-Maritimes qui accueillaient l’Assemblée générale du CERPAM sur le territoire de la commune de Saint-Martin d’Entraunes, dans le Parc national du Mercantour, en présence de Mme Eliane Bareille, Vice-Présidente de la Région en charge de la ruralité et du pastoralisme, Denise Leiboff, Présidente de l’Association des Communes Pastorales de Provence Alpes-Côte-d’Azur, M. Jean-Claude Autheman, Maire de Saint Martin d’Entraunes, M. Jean-Pierre Audibert, Maire de Villeneuve d’Entraunes, représentant M. Charles-Ange Ginesy, Président de la Communauté de Communes des Alpes d’Azur, M. Pierre-Yves Bonnivard, Président de l’Union pour la Sauvegarde des Activités pastorales et rurales, ainsi que de nombreux autres élus et responsables professionnels.
La matinée technique traditionnelle s’est déroulée sur les terres de l’exploitation ovine et bovine de la famille Eyssautier et sur l’alpage du Col des Champs utilisé par les bovins laitiers de la même exploitation et par le troupeau ovin transhumant provenant du domaine du Merle. Ce sont ainsi les problématiques de l’élevage familial en montagne qui ont été présentées à un nombreux public, une centaine de participants. Ensuite en alpage, les débats ont porté sur la mise en œuvre des mesures agroenvironnementales, sur l’amélioration pastorale de pelouses difficiles par une gestion pastorale fine, enfin sur la présentation du réseau alpin Alpages sentinelles que le Parc national du Mercantour a intégré cette année avec les deux alpages utilisés par l’école de bergers du Merle.
L’Assemblée générale a aussi été l’occasion de mettre en lumière les incertitudes de financement permettant au CERPAM de poursuivre son action. Si le Conseil régional, les Conseils départementaux et un certain nombre de collectivités territoriales s’efforcent de maintenir leur participation dans le cadre complexe de la nouvelle loi NOTRE, le Commissariat de Massif des Alpes s’est fortement désengagé des activités agricoles dans  la programmation 2015-2020. Il en résulte dès cette année la suppression d’un poste consacré au pastoralisme montagnard au CERPAM. Ce sont autant de missions d’accompagnement des groupements pastoraux et des projets pastoraux des communes qui ne pourront plus être menées à l’avenir. Comme l’a énoncé le Président du CERPAM, Francis Solda : « Nous avons récemment constaté en comité de massif que le budget dans le cadre du CPER Massif représentait au total 97 millions d’€ : seulement 1 million d’€ sur 6 ans à partager entre agriculture et pastoralisme sur 97 millions, alors que l’activité pastorale est fondatrice de l’économie alpestre et de ses paysages… ».
Pour autant, le CERPAM continuera à agir, en réorganisant ses moyens, pour assurer autant que faire se peut l’avenir de l’élevage pastoral dans notre région.
Pour en savoir plus : mdimanche@cerpam.fr


Provence-Alpes-Côte d’Azur : la chèvre à l’honneur à Carmejane



Du 6 au 8 octobre 2016, se sont tenues à Carmejane successivement les journées régionales des Rencontres fermières fromagères organisées par la Maison régionale de l’Elevage et celles nationales de la Société d’Ethnozootechnie caprine. Ces rencontres, qui ont rassemblé un très nombreux public d’éleveurs, de techniciens et de chercheurs, ont été l’occasion pour le CERPAM de présenter le pastoralisme caprin en salle puis lors d’une visite d’exploitation à Fontienne. A l’occasion de la publication du Guide pastoral caprin, les présentations ont ainsi porté sur les systèmes d’alimentation à composante pastorale en lien avec le niveau de production laitière attendu, sur les milieux pastoraux apprécié par les chèvres au pâturage, enfin sur les modes de gestion pastorale permettant une bonne valorisation du milieu tout en assurant le renouvellement de la ressource ligneuse.
Les notions de "pâturage prudent" et de « pilotage du prélèvement sur ressource ligneuse" ont particulièrement été mise en valeur afin d’assurer la réussite du projet de production de lait dans la durée en situation pastorale. Sans oublier l’importance de l’apprentissage de l’animal pour acquérir la compétence pastorale, notamment pour les chevrettes. Le lien avec la typicité du produit, les signes de qualité et de façon plus générale les attentes contemporaines des consommateurs, tout autant que la demande des gestionnaires de territoire pour installer des éleveurs caprins en colline, sont autant de moteurs pour le développement de l’élevage caprin laitier fromager pastoral.
Pour en savoir plus : lgarde@cerpam.fr

Provence-Alpes-Côte d’Azur : formations au pastoralisme



L’automne 2016 a vu trois formations s’organiser pour deux publics très différents. La première, le 13 septembre à Réallon, était destinée à 11 agents du parc national des Écrins. L’objectif était de revenir sur la méthode des tournées de fin d’estive et l’utilisation de la grille d’évaluation de la pression de pâturage dans le cadre des MAEC localisées. Après une présentation théorique, la formation s’est déroulée sous forme d’une tournée commune l’alpage du vallon et de la Gardette-Fleurandon. Les différentes pelouses ont été "notées" en se référant à la grille de 0 à 5. L’évaluation demande un certain calibrage de l’œil et des connaissances sur l’activité pastorale mais l’exercice est toujours réussi lorsque la note est accompagnée d’un commentaire descriptif de la pelouse. La rencontre du berger permet de mieux expliquer les observations effectuées.
La deuxième, le  22 septembre en alpage, était destinée aux agents de l’Office national des Forêts et du Parc national du Mercantour dans les Alpes-Maritimes. Le principal objectif de la journée est faire comprendre aux agents qu’il existe des réalités techniques qui conditionnent le comportement du troupeau et les décisions de l’éleveur. De plus, chaque alpage possède des atouts et des contraintes spécifiques et donc chaque cas est différent. Le but est de leur transmettre des clés d’observations leur permettant de discuter sur des bases concrètes avec les éleveurs, en évitant des appréciations pouvant être faussées par manque de compréhension des logiques s’imposant à l’éleveur. Le nombre de participants (une trentaine) a engendré beaucoup de débats avec des visions parfois très contrastées. Nous espérons que cela aura permis d’aborder l’alpage et la gestion choisie par les éleveurs avec un autre regard !
La troisième formation s’est tenu les 17 et 18 octobre dans les grands espaces pastoraux de la Montagne de Lure. Elle était destinée aux agents de la Maison régionale de l’Elevage et de la Fédération Régionale des Groupements de Défense sanitaire, en charge de l’animation des filières d’élevage et de leur suivi sanitaire. L’objectif était de présenter et partager la place du pastoralisme dans l’élevage régional et les fondamentaux de la gestion pastorale. Avec une dizaine de participants, des débats très intéressants ont eu lieu concernant le lien entre l’alimentation du troupeau, les objectifs de production, la génétique, le lien au territoire. Un gage pour une meilleure compréhension des champs techniques des uns et des autres !

Moment d’échange avec Nathalie la bergère de La Gardette - Fleurandon






Pour en savoir plus :
csoulleys@cerpam.fr
algouty@cerpam.fr
lgarde@cerpam.fr

Alpes-de-Haute-Provence : quand les Groupements pastoraux visitent les estives du Pays Basque…



Du 13 au 17 septembre, une délégation de représentants des Groupements Pastoraux des Alpes de Haute Provence a assisté aux journées de l’Association Française de Pastoralisme au Pays Basque avec 18 participants : l’occasion pour les alpins de visiter plusieurs exploitations pyrénéennes, puisqu’en cours de route une halte a été faite dans les Pyrénées-Orientales. C’est ainsi d’abord l’exploitation de M. Vilardell dans ce département qui a fait l’objet d’une visite dans des conditions de montagne méditerranéenne familière à la délégation par bien des aspects : vastes espaces pastoraux constitués surtout de landes et anciens prés gagnés par les accrus de pins. Pour reconquérir ces pâturages, l’éleveur met en pratique des outils complémentaires aux pratiques pastorales, à savoir débroussaillement mécanique après des coupes de bois et brulages dirigés.

Mais c’est surtout l’élevage ovin laitier du Pays Basque qui était au programme de ce voyage. L’exploitation de M. Sorhondo-Iribaren élève troupeau de Manech à Tête Noire sur des surfaces de pâturage limitées et productives dans ce climat atlantique. L’éleveur a présenté son exploitation en insistant sur tout ce qui a trait à la valorisation pastorale de son territoire. Les questions foncières en alpages y sont très originales avec notamment la problématique des « Terres de Quint », spécifiques aux éleveurs du Pays Basque sur les droits d’usage de ces estives frontalières, qu’ils partagent  avec leurs homologues espagnols. C’est enfin la filière brebis lait du Pays Basque qui a fait l’objet d’une présentation aux Chalets d’Iraty, avec notamment l’AOC Ossau Iraty.
Ces échanges entre éleveurs alpins et pyrénéens sont une source précieuses d’échanges entre massifs sur les problématiques pastorales, afin de mieux les défendre ensemble au niveau national et européen.
Pour en savoir plus :dbaron@cerpam.fr