mercredi 25 janvier 2017


Le Président, le Conseil d’Administration
 et l’Equipe Technique du CERPAM
vous présentent leurs meilleurs vœux pour l’année 2017

Région Provence-Alpes-Côte d’Azur : les forêts et les landes nourrissent les troupeaux



Les surfaces pastorales à composante ligneuse (bois pâturés, landes, garrigues,...) occupent à elles seuls près de 20 % du territoire de la région Provence Alpes Côte d’Azur ! Si elles occupent une part importante de l’ensemble des surfaces pastorales régionales, en est-il de même de leur contribution à l’alimentation des troupeaux ? Sont-elles correctement prises en compte dans les modalités d’application de la Politique Agricole Commune ? Afin de répondre à ces questions, une étude a été réalisée en 2016 en partenariat avec le Forum européen pour le Pastoralisme et la Conservation de la Nature (FEPCN).

Les travaux ont porté sur un double panel de situations d’élevages utilisant des surfaces ligneuses : d’une part, un échantillon spécifique de 23 exploitations provenant des 6 départements de la région et faisant l’objet d’une enquête approfondie ; d’autre part, un panel de 15 exploitations issu des travaux menés entre 2013 et 2015 sur l’adaptation des exploitations pastorales au changement climatique sur le Pays d’Aix, les Préalpes d’Azur, de Castellane et Canjuers, sur le Luberon et le Ventoux, ainsi que dans les travaux conduits sur la valorisation des parcours par les systèmes caprins méditerranéens. Ce sont ainsi 38 exploitations qui ont pu être analysées à partir de l’outil « Stratpasto » conçu par le Service pastoral de la Chambre Régionale d’agriculture d’Occitanie, l’IDELE et le CERPAM.
Cet outil permet d’établir un certain nombre de critères synthétiques sur les stratégies d’alimentation mises en œuvre et sur les différents niveaux de couverture des besoins par le pâturage (taux de pâturage), par les parcours (taux de pastoralisme) et enfin de la part assurée par les surfaces à composante ligneuse.


Sur le panel d’exploitations étudiées, 83 % des besoins sont couverts en moyenne par le pâturage, 65 % de ces mêmes besoins couverts par le pâturage des parcours, toutes espèces et tous systèmes confondus. Les surfaces à composante ligneuse couvrent quant à elles 42 % des besoins des troupeaux, gage de la part qu’elles représentent dans les ressources alimentaires. Le taux moyen d’admissibilité, une fois déduites les surfaces éliminées par le prorata, s’élève à 49 % des surfaces à caractère ligneux utilisées par les troupeaux de l’ensemble de ces exploitations. Ces résultats permettent d’illustrer le caractère agricole incontestable des surfaces à composante ligneuse des systèmes pastoraux méditerranéens et des Alpes du Sud. Mais se pose alors toute la question de l’impact des nouvelles règles d’admissibilité de ces parcours ligneux qui affectent les éleveurs pastoraux qui mobilisent ces surfaces.
        
                                                                           
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A l’étranger aussi : loups et éleveurs en Allemagne



En Allemagne aussi, la multiplication rapide des meutes de loups pose des problèmes majeurs, notamment à l’élevage de plein air. La rapidité de l’expansion de l’espèce explique qu’une politique adaptée de protection des troupeaux n’ait pu encore s’organiser à grande échelle dans les différents länder concernés. Et c’est désormais la question de la sécurité des personnes qui se posent en Saxe comme en Basse-Saxe : en 2016, deux décisions d’abattage de loups ont été prises en raison d’une familiarité trop proche avec des personnes humaines considérée comme l’émergence d’un risque nouveau.

L’inquiétude des organisations d’élevage allemandes face à la multiplication des attaques sur leur bétail s’est traduite par la réalisation d’un film dans lequel il est largement fait appel au retour d’expérience français, l’arrivée des loups dans notre pays précédant de dix ans la colonisation de l’Allemagne. Le 14 décembre 2014, la Förderverein der Deutschen Schafhaltung présentait la première de ce film,  intitulé Weidetierhaltung : Geliebt. Gewollt. Geopfert (Pastoralisme : voulu, aimé, sacrifié)  au public à Hanovre. A cette occasion, le CERPAM a présenté une intervention présentant l’expérience française acquise depuis plus de vingt ans : la mise en œuvre massive de la protection des troupeaux, dans un cadre de protection stricte des loups, n’a pas permis de faire baisser le nombre de têtes de bétail tuées
 
par loup dans la durée. En effet, des loups strictement protégés apprennent l’innocuité des moyens de protection à leur égard et sont encouragés à insister et à les contourner. La mise en œuvre d’une régulation des loups en même temps qu’une politique de protection des troupeaux est ainsi nécessaire pour l’efficacité de cette dernière. Cette expérience française a été largement reprise dans la presse allemande, notamment la Norddeutscher Rundfunk (TV) et Der Spiegel.

                                                                                    
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Région Provence-Alpes-Côte d’Azur : Elevage pastoral, espaces protégés et paysages



Le 8 décembre 2016, se tenait à Aix-en-Provence un colloque organisé par la Maison de la Transhumance avec l’Agence régionale pour l’Environnement et le CERPAM, intitulé Elevage pastoral, espaces protégés et paysages. A l’occasion de l’édition par la Maison de la Transhumance du bel ouvrage Pasteurs, paysages, c’était l’occasion de faire le point de la présence du pastoralisme sur les espaces les plus emblématiques de la région avec les partenaires en charge de leur préservation. Depuis plus de trente ans, ces derniers travaillent étroitement avec les éleveurs, dont les troupeaux sont déployés sur plus de 800 000 ha d’espaces naturels régionaux. Les attentes des uns comme des autres, les acquis longuement élaborés notamment dans le cadre des actions agroenvironnementales ou de programmes comme Alpages sentinelles, représentent autant d’enseignements qui peuvent être mis à profit à l’avenir.
Les questions plus délicates, comme la bonne adéquation des politiques publiques aux objectifs recherchés, ou encore plus comme la présence toujours plus importante de loups sur les espaces pastoraux, ne peuvent être écartées. Ainsi ils ont fait l’objet de présentations spécifiques, en partenariat avec le Forum européen pour le Pastoralisme et la Biodiversité pour le premier, et le réseau de chercheurs COADAPHT (INRA – CNRS – CERPAM), dont c’était la première présentation publique, pour le deuxième. Avec 165 participants, c’est un nombreux public qui a assisté aux échanges, le temps imparti au débat étant toujours trop limité par rapport à l’intérêt de tous pour ces différents sujets. La vice -Présidente du Conseil régional en charge du pastoralisme et de la ruralité, Mme Eliane Bareille, a conclu cette manifestation.

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Alpes-de-Haute-Provence : le pastoralisme au service de la compensation écologique



Dans le cadre du grand projet ITER à Cadarache, une compensation écologique a été mise en place avec l’achat de foncier par la société ITER sur la commune de Saint-Vincent-sur-Jabron. Pour la mise en œuvre du Plan de gestion conservatoire, le CERPAM a été chargé du diagnostic pastoral. Sur une surface totale de 350 ha, constitué en deux grandes unités pastorales utilisées par un éleveur ovin et un éleveur équin, l’expertise a permis de repérer les bases de pâturage actuellement utilisées, mais aussi potentiellement utilisables. Les ressources disponibles pour les troupeaux ont ainsi été évaluées dans le cadre d’orientation de gestion précisées. La capacité des ânes à rouvrir d’anciennes surfaces pastorales gagnées par le genêt cendré devrait être mise à profit pour une gestion écologique de ces milieux sans intervention mécanique, à condition de fournir l’alimentation en eau, soit gravitaire, soit par aménagement d’accès pour tracter une tonne à eau.
De leur côté, les ovins gèrent à l’automne un petit alpage perché à environ 1500 m d’altitude encore largement constitué de belles pelouses préalpines attractives à fort enjeu de biodiversité.
Face à la pression des loups croissante dans cette vallée, l’éleveur s’est équipé de bergers d’Anatolie assez impressionnants : il est recommandé aux randonneurs et encore plus aux VTTistes de ne pas approcher ! Il reste de nombreuses surfaces pentues, couvertes de buis et souvent de chênes pubescent, peu aptes à un investissement pastoral qui serait très volontariste. Laissons la forêt s’y développer et la nature y reprendre ses droits.

Pour en savoir plus : acasadella@cerpam.fr