mercredi 6 décembre 2017

Var : rencontres nationales de l’association Française de Pastoralisme (AFP)



Pour l’édition 2017 des  Rencontres nationales des acteurs du pastoralisme, le CERPAM a invité l’AFP à venir découvrir les initiatives et problématiques pastorales varoises les 28 et 29 septembre 2017. Elles ont rassemblé plus d’une centaine de professionnels, éleveurs, agents de l’Etat et des collectivités locales, forestiers, techniciens pastoraux, chercheurs. La visite du Camp militaire de Canjuers, propriété d’Etat  sur 35 000 ha et haut lieu du pastoralisme avec 18 000 ha pâturés, a constitué un point fort de ces rencontres : 34 éleveurs individuels ou regroupés dans sept Groupements pastoraux ou Associations de Transhumance hivernale y déploient leurs troupeaux. Les activités militaires conditionnent lourdement le pâturage. Mais c’est dans le cadre d’une instance de discussion associant tous les acteurs que ces contraintes peuvent être anticipées et que les éleveurs organisent leur pâturage. Face au poids considérable de la prédation, les éleveurs de Canjuers se sont récemment rassemblés dans une association qui agrège en outre les collectivités locales, le CERPAM, la Chambre d’agriculture du Var et la Fédération des chasseurs du Var. Interlocuteur de l’autorité militaire, cette association vise à expérimenter des solutions innovantes pour une « coadaptation » active : il s’agit ainsi de raisonner les interventions effectuées sur les meutes de loups tout autant que les intenses efforts de protection déjà réalisés.
Le lendemain les participants ont été accueillis par la Communauté de communes du Pays de Fayence pour présenter une démarche territoriale : le Plan d’Orientation Pastoral Intercommunal (POPI). Ce dispositif, existant à l’échelle de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, permet de faire émerger et accompagner des projets pastoraux répondant aux multiples usages du territoire. Ce fût, en cette année de sécheresse et d’incendies catastrophiques, l’occasion de rappeler que le Var a toujours été un département pionnier pour prévenir les feux en déployant les troupeaux dans les massifs forestiers : association dans la durée de tous les partenaires, organisation de la transhumance hivernale, équipements des coupures de combustible, mobilisation de MAEC… Mais la pression de la prédation pousse les éleveurs à quitter les bois, particulièrement vulnérables aux loups. Elle menace la valorisation des surfaces sylvopastorales et conduit à une fragilisation de l’édifice DFCI.

Pour en savoir plus : pthavaud@cerpam.fr